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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 08:00

Quel qu’en soit le domaine, on est toujours appelé à interagir avec d’autres êtres humains et se sont nos dispositions pour ce type de rapports qui déterminent nos succès à long terme.

Un adulte, dont l’intelligence émotionnelle est peu développée se sentira facilement débordé parce qu’il ne saura pas identifier l’émotion correspondante à la situation qu’il est en train de vivre et donc, ne pourra pas répondre de façon adéquate à ses besoins.

 

Pour le chercheur Américain Antonio Damasio, la vie psychique est le résultat d’un effort permanent de symbiose entre le cerveau cognitif (cortical), conscient, rationnel, tourné vers le monde extérieur et le cerveau émotionnel, inconscient, préoccupé d’abord de survie et tourné vers le corps.

 

Ces deux cerveaux sont relativement indépendants l’un de l’autre et contribuent, chacun à leur façon à notre comportement.

 

L’organisation du cerveau émotionnel (cerveau limbique ou primaire) est bien plus simple et immédiate que celle du cerveau cortical (cortex et néocortex). Le cerveau limbique est un poste de commande qui reçoit continuellement des informations du corps et y répond de manière appropriée en contrôlant l’équilibre physiologique : La respiration, le rythme cardiaque, l’appétit, le sommeil, la libido, la sécrétion des hormones et même le système immunitaire sont sous ses ordres. Son rôle est de maintenir l’équilibre de ces fonctions « l’homéostasie » qui nous maintient en vie. C’est pour cette raison qu’il est plus facile d’accéder aux émotions par le corps que par la parole qui passe, elle, par le « filtre » du cerveau cortical.

 

Le cerveau cortical traite les informations comme un super ordinateur. Il prend en charge l’attention, la concentration, l’inhibition des impulsions et des instincts, l’ordonnance des relations sociales et le comportement  moral. Surtout, c’est lui qui établit les plans pour le futur à partir de « symboles »qui ne sont présents qu’à l’esprit (sans que l’information soit sous nos yeux).

 

Les deux cerveaux perçoivent l’information provenant du monde extérieur à peu près en même temps. A partir de là, ils peuvent, ou bien coopérer ou bien se disputer le contrôle de la pensée, des émotions et du comportement. C’est le résultat de cette interaction qui détermine ce que nous ressentons et donc, notre rapport au monde et aux autres.

 

C’est cette compétition qui nous rend malheureux. A l’inverse, lorsque les cerveaux se complètent, l’un pour donner la direction de ce que nous voulons vivre (l’émotionnel) et l’autre pour nous faire avancer dans cette voie le plus intelligemment possible (le cognitif) nous ressentons une harmonie intérieure (je suis là où je veux être dans ma vie).

 

Le cerveau émotionnel a la charge de détecter les dangers et opportunités exceptionnelles de notre environnement. (Partenaire ou agression possible) Il annule, alors, en quelques millisecondes toutes les opérations du cerveau cognitif et interrompt son activité.

 

Cela permet au cerveau dans son ensemble de se concentrer instantanément sur ce qui est essentiel à la survie. (Un camion qui arrive vers nous alors que nous nous apprêtons à traverser) (Une jolie femme qui attire le regard de l’homme en pleine conversation professionnelle avec son collègue).

 

Plusieurs centaines de millions d’années après l’émergence de l’Homo Sapiens ce système nous est encore prodigieusement utile dans la vie quotidienne.

 

Toutefois, lorsque nos émotions sont à vif, cette préemption du cerveau émotionnel sur le cerveau cognitif domine notre fonctionnement mental et nous devenons incapable  d’agir en fonction de notre meilleur intérêt à long terme. Le cerveau cognitif a la capacité de tempérer les réactions émotionnelles afin d’éviter une vie entièrement pilotée par les instincts et les réflexes mais si on l’utilise trop, on peut perdre le contact avec les signaux de notre cerveau émotionnel. On retrouve souvent cette situation excessive chez des adultes à qui l’on a appris, enfant que leurs émotions n’étaient pas acceptables (Un garçon ne doit pas pleurer, une fille ne doit pas se mettre en colère).

 

Cette tendance à l’étouffement peut avoir de graves impacts sur notre santé.

Nous trouvons toujours mille bonnes raisons de nous maintenir dans un mariage ou une situation professionnelle qui en réalité nous font souffrir en faisant chaque jour violence à nos valeurs les plus profondes. Or, ce n’est pas parce que l’on se rend aveugle à une détresse sous-jacente que celle-ci disparaît. Puisque le corps est le principal siège du cerveau émotionnel, cette impasse se traduit par des problèmes physiques. Les symptômes en sont les classiques maladies dues au stress : Fatigue inexpliquée, hypertension artérielle, rhumes et autres infections à répétition, les maladies cardiaques, les troubles intestinaux et les problèmes de peau.

 

Pour vivre au mieux dans le monde des humains il faut atteindre et maintenir l’équilibre entre les deux cerveaux. Dans cet état, les pensées, les décisions, les gestes s’agencent naturellement. Nous savons quels choix nous devons faire à chaque instant et poursuivons nos objectifs sans efforts, parce que nos actions sont alignées sur nos valeurs profondes.

Au lieu d’essayer perpétuellement d’obtenir des circonstances extérieures idéales, il faut commencer par gérer l’intérieur : notre physiologie.

 

En installant la cohérence en nous, nous nous sentons immédiatement mieux, nous améliorons notre concentration, nos rapports aux autres. Du coup, les circonstances favorables après lesquelles nous ne cessions de courir finissent par se produire et ce qui peut arriver de désagréable a moins de prise sur nous.

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